Gas au temps Gallo-Romain
Après la guerre des Gaule, le peuple des Carnutes si virulent envers Rome durant la guerre se retrouva avec un statut privilégié de peuple allié de Rome, dispensé de payer le tribut de guerre (comme les Eduens, Rémes, Lingons, tous alliés de toujours de Rome, et les Helvètes restés neutres après leur lourde défaite de -55 avant JC. Grace à cet état de fait, l’ex-territoire des Carnutes, avec ses terres fertiles et ses voies fluviales sur la Loire et l’Eure, va prospérer. Tout autour de Autricum (Chartres), de grandes villas (exploitations agricoles) s’installent à une quinzaine de kilomètres de la ville qui s’agrandit. En plusieurs points de la commune de Gas, des bâtiments gallo-romains sont construits : Vicus (village) ou villas ou peut-être les deux à la fois. La présence d’un ensemble cultuel sur la commune de Hanches, proche, montre que peu à peu la population environnante est devenue importante. Pour les cantons environnants, durant cette époque l’axe Hanches – Gas village – plateau Gas/Gallardon était dominant. Gallardon ville et Epernon quant à elles, n’ont pas ou peu révélé de vestiges pour toute la période gallo-romaine.
Voies de communications Gallo-romaines
L’observation sur le terrain, alliée à l’étude de la localisation des différents sites gallo-romains de la région, nous permet d’avancer quelques hypothèses sur l’emplacement des voies antiques sur le territoire de la commune de Gas. S’il s’avère que Gas fut traversée par la voie reliant Chartres à Rambouillet, il est envisageable de penser qu’une voie reliant Ablis à Dreux la traversait également. La concentration des sites Hanches – Gas village – plateau Gas/Gallardon justifie cette présence. Les lieux-dits « la grande borne » et « la haute borne » pourraient être des vestiges toponymiques de bornes milliaires placées en bordures des voies gallo-romaines (l’équivalent antique de nos bornes kilométriques).
Les vestiges pour cette période sont désormais nombreux même si, jusqu’en 1996, seule la présence d’un trésor monétaire trouvé sur les terres de la ferme de Marolles et quelques monnaies trouvées isolément, avaient été signalés dans les registres des archéologues.
Zones d’habitats Gallo-romains
Les habitats gallo-romains repérés et confirmés s’étendent sur plusieurs kilomètres, le long d’une ligne reliant Germonval/Gallardon à Hanches. Dans l’ordre, sur le haut du plateau, à la limite des communes de Gas et de Gallardon, le large site du lieu-dit « les longs champs », puis le site de « la grande vallée » faisant face au bout de la carrière de Gas, le site du « vieux village » de Gas qui était situé grossièrement de part et d’autre de l’entrée du village et le site de la ferme du Désert, situé à quelques centaines de mètres à l’ouest de celle-ci. Un autre site reste à découvrir, c’est l’habitat gallo-romain de la zone de Marolles-Berchères. Les photographies aériennes de l’I.G.N. de 1998 mettent en évidence tout un système parcellaire dont l’ampleur indique une éventuelle origine antique.
Mise en évidence de la présence d’une digue Gallo romaine
Lors du creusement du tout-à-l’égout, rue de l’étang, les tranchées ont mis en évidence la nature du sous sol sur toute la longueur de celles-ci. La coupe du sous sol a révélée une immense digue qui longe en partie la rue de la république. Une butte de glaise de près de 20m de large avait été élevée : le bord intérieur tourné vers la vallée était constitué de marne blanche afin d’assurer l’étanchéité. La différence édifiante de la nature du sol de chaque coté de la digue confirme cette l’existence de cette digue : terre sombre et hétérogène d’un coté et terre glaiseuse claire et pure de l’autre. Les courbes de niveaux et l’observation en coupe de tranchées faites durant divers travaux permettent d’estimer en partie son tracé bien que d’importants remaniements postérieurs aient masqué les deux tiers de son tracé.
Le ruisseau contournant la retenue d’eau, celle-ci était uniquement approvisionnée en eau par les sources jaillissantes au nombre de trois. La principale fournit aujourd’hui la commune en eau, la seconde jaillit au fond du lavoir ainsi qu’au fond de l’aménagement en pierre appareillées proche, la troisième légèrement visible dans le bas du champ Seigneury et qui fournissait une mare aujourd’hui abondamment comblée (laisse apparaître un cercle très spongieux et toujours humide).
L’importance de l’ouvrage a dû permettre à la fois d’irriguer en cas de sécheresse et de constituer un bassin de pisciculture. Vue la largeur de la digue, celle-ci a été conçue pour recevoir une voie de circulation permettant de traverser la vallée. Le passage à gué dans la cuvette devait être un sérieux bourbier et les aménagements indispensables, pour y pallier, nous échappent encore.