Premières traces d’occupation humaine
Le site et le territoire de la commune de Gas ont été visités ou habités depuis fort longtemps. La présence de sources, accompagnées de terrains humides et marécageux, a certainement attiré des chasseurs-cueilleurs qui trouvaient là eau et gibiers venant s’y désaltérer.
Les pierres taillées, découvertes au nord-ouest du village et au bout de la grande vallée, représentent les plus anciennes traces humaines trouvées sur le territoire de la commune. Il s’agit principalement de bifaces, haches et percuteurs, fabriqués à partir de silex grisâtre. Leur datation, toujours difficile en dehors de tout contexte d’habitat, pourrait remonter à environ 10000 ans.
Ces outils ne peuvent être l’oeuvre des derniers néandertaliens (Homo sapiens néandertalensis) car ceux-ci disparurent en Europe entre 35000 et 30000 ans avant JC. Ils sont l’oeuvre de l’homme moderne (Homo sapiens) qui, lui, est arrivé en Europe il y a environ 40000 ans. A cette époque les deux races (sous espèces) ont cohabité, l’une plus évoluée, a peut-être peu à peu éliminé l’autre.
La grande difficulté de datation de ces outils est aussi dû à l’utilisation tardive d’outils taillés de façon concomitante avec les outils polis. Comme nous pouvons le constater aujourd’hui, en ce début de vingt et unième siècle, nous pouvons tout à la fois posséder dans notre foyer un ordinateur dernier cri et un marteau pratiquement identique à ceux qu’utilisaient nos ancêtres les gaulois, 2000 ans auparavant.
Pierres taillées trouvées à GAS
L’eau de GAS, source de vie et de sédentarisation
La présence en toutes saisons d’une source d’eau claire et abondante susceptible d’être endiguée, a dû entraîner une forte sédentarisation ancienne à ses abords dont les traces d’habitats restent à découvrir.
Pour ce qui est des objets usuels des premiers sédentaires, la commune a déjà révélé un bon nombre de vestiges, principalement des haches polies en silex de production plus ou moins localeet des fragments de poteries indigènes (des polissoirs sont présents dans certaines communes environnantes).
En fait, le polissage des outils de pierre ne s’est généralisé qu’a partir du néolithique, en relation avec les débuts de l’agriculture et donc de la sédentarisation. Le défrichage nécessite des outils à la fois tranchants et résistants. Le polissage permet à l’outil de pierre de trancher les fibres du bois, sans perdre des éclats par contrecoup. Les outils étaient principalement des haches, herminettes et gouges.Malheureusement ces outils sont rarement trouvés entiers car cassés lors de leur usage puis abandonnés, ou bien brisés par les socles des charrues modernes. Il en est de même des poteries qui déjà fragiles sont réduites en micro fragments éparpillés, rendant leur forme et leur usage très aléatoire.
Les fragments de poteries recueillis après les labours dans une large zone située dans le vieux village, au sud-ouest de l’église,semble prouver l’existence d’une sédentarisation sur le socle de terre plus ou moins glaiseuse qui surplombait la partie basse et humide.
La superposition, sur cette zone, d’habitats successifs dès les époques pré-romaine et gallo-romaine, avec tous les nombreux remaniements du sous sol qui en ont découlé, rendra certainement difficile, voire impossible, la découverte de traces conséquentes de ces habitats.
Il est a noter, qu’aucun lieu d’atelier de polissge et de site mégalithique n’a été découvert sur la commune, ce qui est somme toute logique puisque le sous sol ne s’y prête pas à l’opposé de la vallée de la Voise, proche, où la roche affeure fournissant matière à des vestiges plusconséquents de cette époque.
Les photographies aériennes de l’IGN faites en 1998 laissent entrevoir, au lieu dit « la remise » entre Gas et Boigneville, la trace d’enclos circulaires protohistoriques dont l’origine reste à définir mais qui pourraient correspondre à cette époque.
Pierres polies trouvées à Gas